
La disparition tragique de Kim Sae-ron
Le soir du 16 février 2024, les médias sud-coréens ont été secoués par la nouvelle déchirante du décès de Kim Sae-ron à l’âge de 25 ans. Des rapports de Naver révèlent que l’actrice, autrefois saluée comme un talent prodigieux aux côtés de stars comme Won Bin, a fait face à une chute publique importante après son implication dans un incident de conduite en état d’ivresse en 2022, qui a profondément affecté sa vie et sa carrière.
Malgré ses efforts pour relancer sa carrière deux ans plus tard, une photo de Kim Sae-ron et de son collègue acteur Kim Soo-hyun a suscité de nouvelles critiques. Les fans et les internautes l’ont accusée d’exploiter la réputation de Kim Soo-hyun à des fins personnelles, ce qui a donné lieu à une avalanche de commentaires négatifs en ligne. En réponse à cette réaction négative, l’agence de Kim Soo-hyun a affirmé qu’elle n’était pas au courant des intentions derrière la photo. Par la suite, Kim Sae-ron a supprimé l’image, choisissant de ne pas aborder davantage la controverse.

Malheureusement, six mois plus tard, Kim Sae-ron a été retrouvée morte le jour de l’anniversaire de Kim Soo-hyun, déclenchant de nombreuses recherches sur les plateformes de médias sociaux sur sa vie et ses difficultés.
Un modèle de tragédie
Après sa mort, la police du district de Seongdong à Séoul a annoncé qu’aucune preuve d’acte criminel ni aucune note de suicide n’avaient été découvertes sur les lieux. Elle a révélé que des enquêtes étaient en cours, soupçonnant qu’elle ait pu faire un choix extrême.
Cette réalité inquiétante met en lumière une tendance sombre : selon l’Office national coréen des statistiques, le suicide est la principale cause de décès chez les individus âgés de 10 à 39 ans. Les artistes, constamment soumis à une surveillance publique intense et à la pression de l’industrie, sont particulièrement vulnérables.
Au fil des ans, le secteur du divertissement sud-coréen a été témoin d’une succession de pertes tragiques, notamment les suicides de personnalités notables telles que Jonghyun (SHINee, 2017), Sulli (2019), Goo Hara (2019), Moonbin (ASTRO, 2023) et, plus récemment, l’acteur Lee Sun-kyun (Parasite, 2023).


Ces incidents déchirants reflètent un manque tragique de soutien aux artistes aux prises avec des problèmes de santé mentale, dans un contexte de pressions croissantes exercées par une industrie impitoyable.
Selon des experts comme le professeur Kim Ji-young de l’Université nationale de Séoul, les tragédies fréquentes dans le secteur du divertissement mettent en évidence des défaillances systémiques. Elle souligne que le stress au travail et les critiques publiques peuvent donner aux artistes le sentiment d’être pris au piège.
De même, le professeur Lee Do-hyun de l’université Yonsei souligne que la formation et les exigences rigoureuses imposées aux jeunes artistes coréens entraînent une pression extrême. Les sociétés de management dictent souvent presque tous les aspects de leur vie, de leur apparence à leurs horaires de travail épuisants.
« De nombreux artistes sont considérés comme des entités à but lucratif plutôt que comme des individus, ce qui crée une culture où le maintien d’une image publique impeccable est primordial. Cette norme intenable peut entraîner de l’anxiété et de la dépression lorsqu’ils ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs », a-t-il déclaré au Korea Times.
La vulnérabilité des artistes coréens
Le phénomène de « radiation » de personnalités publiques suite à des scandales est malheureusement très répandu dans le monde du divertissement coréen. Les experts préviennent que la cyberintimidation et la violence en ligne contribuent à des problèmes de santé mentale dévastateurs.
Récemment, la mort prématurée de Song Jae-rim, célèbre pour son rôle dans « Moon Embracing the Sun », a relancé les débats sur les pressions intenses auxquelles les artistes sont confrontés. Il a été retrouvé mort aux côtés d’une lettre de suicide de deux pages qui a provoqué des discussions sur le prix de la célébrité.

Un autre cas tragique est celui de Lee Sun-kyun, qui s’est suicidé dans son véhicule au cours d’une enquête sur des affaires de drogue qui l’a exposé au dénigrement public. Malgré ses appels à la compréhension en tant que victime de manipulation, l’opinion publique n’a changé qu’après sa mort.

Selon le Korea Times, le paysage hostile des réseaux sociaux en Corée du Sud permet des jugements rapides et féroces, souvent dévastateurs pour les artistes qui se soucient peu de leur bien-être. Les impacts psychologiques peuvent être insupportables, surtout compte tenu des pressions immenses auxquelles ils sont confrontés dans le cadre de leur carrière.
« Le harcèlement en ligne représente un sérieux dilemme : les artistes sont jugés et condamnés sans prendre le temps de réfléchir à leur humanité. Pour certains, ces cyberattaques peuvent être un point de rupture », a noté le Dr Choi Min-seok, spécialiste de la culture numérique.
Le professeur Park Sung-ho, une sommité en psychiatrie, souligne que les horaires de travail chargés, qui laissent souvent les artistes avec peu ou pas de repos, aggravent le problème. Cet épuisement, associé au fardeau du succès, favorise un climat propice aux problèmes de santé mentale.
« Le risque de troubles de santé mentale chez les artistes est alarmant, mais de nombreuses sociétés de management négligent de fournir un soutien psychologique adéquat », affirme le professeur Park.
À la lumière de ces évolutions, les experts plaident en faveur d’un changement systémique, en renforçant les environnements de travail et en rendant obligatoires les ressources en matière de santé mentale pour les artistes.« Les entreprises du secteur du divertissement doivent donner la priorité à la santé mentale de leurs talents en intégrant un soutien psychologique professionnel. En outre, les autorités devraient s’attaquer sérieusement aux comportements malveillants en ligne pour préserver la dignité des artistes », a-t-il exhorté.
Le professeur Park réitère la nécessité d’une transformation sociale : « La compréhension du public est cruciale ; les artistes, comme tout le monde, sont des êtres humains qui peuvent faiblir. Nous devons mettre un terme à ce cycle de tragédies avant qu’il ne soit trop tard.»
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